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Rapport
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  • 04.09.2023
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Time to teach. Uganda

L’étude Time to Teach vise à aider le ministère à renforcer le rôle des enseignants à l’école afin qu’ils travaillent plus longtemps. Elle vise avant tout à déterminer les facteurs affectant les...
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  • 29.09.2022

#LesEnseignantsTransforment les espaces d’apprentissage : Comment les enseignants ont produit un programme télévisé pour aider les apprenants pendant le confinement

« La pandémie nous a montré que nous devions être adaptables et prendre la vie telle qu’elle se présente. S’il veut rester pertinent, le système éducatif doit évoluer. » 

Lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé, différents pays ont alors imposé des mesures de confinement, et les enseignants ont dû improviser rapidement des solutions d’apprentissage à distance les plus inclusives et accessibles possible. 

C’était par exemple le cas des enseignants de l’école primaire Clarke Junior School en Ouganda, qui ont d’abord tenté de poursuivre les cours sur WhatsApp et imprimaient des dossiers que les parents pouvaient récupérer à l’école. 

Lorsqu’ils ont réalisé que le confinement allait continuer plusieurs mois, les enseignants passionnés ont cherché un moyen ludique et interactif d’aider leurs élèves en toute sécurité. Ils ont alors décidé de diffuser leurs cours à la télévision locale.  

« C’est notre Directrice, Katherine Tucker, qui a eu cette idée », déclare Nyangoma Mugadu, responsable du programme d’apprentissage à la Clarke Junior School. Elle est également spécialiste en éducation pour le programme N*Gen (Prononcé [N gine] comme « moteur » en anglais) de TV Africa depuis son apparition dans l’émission. 

« La pandémie nous a obligés à innover et à nous adapter à l’évolution des circonstances. Aucun de nous n’étions des acteurs, nous ne connaissions pas les techniques de diffusion et nous ne savions pas nous présenter devant une caméra, mais nous voulions progresser, rester pertinents et garantir la continuité pédagogique. »

Travailler ensemble à la transformation des espaces d’apprentissage

Pendant la pandémie, il n’y avait pas de service de transports publics. Les enseignants devaient donc parcourir de longues distances à pieds tous les jours pour se rendre à l’école afin de filmer les leçons. 

« Nous avons réfléchi ensemble, avec la contribution de la Directrice, afin d’élaborer le contenu des leçons. Le tout était filmé par une toute petite équipe et diffusé sur la chaîne locale de télévision. »

Le contenu créé par l’école a attiré l’attention de Peripheral Vision International, une ONG dont le but est de contribuer au changement social à travers les médias, les technologies et la culture populaire. L’organisation a contacté les enseignants et leur a proposé de collaborer dans le cadre d’une émission scientifique panafricaine visant à susciter l’intérêt des enfants pour les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM). 

« Au départ, il s’agissait d’un contenu limité à la lecture, aux mathématiques et aux thèmes sociaux. Lorsque nous avons commencé à travailler avec Peripheral Vision International, la science est devenue le thème principal, jugée plus importante, pertinente et attrayante », se souvient Irene. 

N*Gen est passé d’un petit programme à la télévision locale ougandaise lancé en septembre 2020 à une émission populaire diffusée sur 45 chaînes africaines. Elle est également disponible sur la chaîne africaine aux États-Unis et dans les Caraïbes. La troisième saison est en cours de réalisation.  

Pendant la pandémie, les enseignants de la Clarke Junior School ont présenté tous les épisodes et ont participé à leur élaboration. « Nous avons présenté des expériences pouvant être reproduites par les enfants à la maison », explique Irene, qui apporte encore ses conseils à l’émission en tant que spécialiste de l’éducation. 

« Nous avons également fait participer nos propres enfants pour réaliser les expériences. Des enfants qui enseignent aux enfants, c’est devenu l’une des caractéristiques de N*Gen, appréciée par nos téléspectateurs. » 

Transformer l’apprentissage en encourageant la participation et les expériences 

Les écoles ont utilisé les épisodes de N*Gen en complément de leurs programmes d’apprentissage à distance. 

« Notre but était de rendre l’apprentissage ludique et de stimuler la curiosité et les découvertes. Les épisodes ciblaient les apprenants du primaire de tous âges. Chaque épisode s’appuyait donc sur un thème donné, destiné à toute la famille afin de permettre aux enfants d’apprendre ensemble. Nous avons ensuite élaboré des modules pédagogiques en fonction des niveaux, qui comprenaient des questions à poser à chaque enfant pour qu’il puisse approfondir ses connaissances sous forme de conversation. Dans la mesure du possible, nous y ajoutions des expériences et des questions de recherche, ainsi que des exercices de rédaction, indique Irene. Par exemple, nous avons saisi l’occasion de l’épisode portant sur les montagnes et les volcans pour montrer la réaction entre le vinaigre et le bicarbonate de soude afin de représenter une éruption volcanique. Tous les enfants de la famille pouvaient créer ensemble leur propre expérience scientifique à la maison, puis réaliser les exercices individuels adaptés à leur niveau. »

Une version adaptée de l’apprentissage de groupe a ainsi pu avoir lieu malgré la pandémie. 

Une étude a montré que pour un même contenu, les élèves qui apprennent en petit groupe en retiennent davantage que lorsqu’il est présenté sous d’autres formes. 

Retour en classe et nouvelles perspectives 

Depuis la réouverture des écoles, les enseignants de la Clarke Junior School sont de retour en classe et une nouvelle équipe se charge de présenter N*Gen. 

« Le programme N*Gen était axé sur la création d’une expérience d’apprentissage attrayante et interactive, que je reproduis aujourd’hui en classe. J’applique le programme local de manière pratique afin de stimuler les élèves.

Dans notre école, nous faisons de notre mieux pour éviter l’apprentissage par cœur. Nous sommes convaincus que toutes les matières peuvent être enseignées de manière ludique et interactive. Nous avons également recours aux jeux pour renforcer l’intérêt pour les STIM, qui peuvent parfois sembler difficiles. »

Le soutien aux apprenants et aux enseignants doit évoluer

« Dans notre école, nous nous posons la question “À quel monde préparons-nous nos enfants ? De quelles compétences auront-ils besoin à l’avenir dans leur carrière ?” Nous devons transmettre à nos élèves des compétences plus générales telles que la créativité, la gentillesse, l’appréciation de la nature, le leadership et la communication interpersonnelle », explique Irene.

Afin d’atteindre les objectifs de développement durable, notamment l’objectif 4, les apprenants doivent acquérir des compétences en lecture et en calcul, ainsi que les connaissances, compétences, valeurs, mentalités et comportements nécessaires pour construire des sociétés justes, pacifiques et durables. 

Selon l’UNESCO, il est essentiel pour cela de garantir que les systèmes éducatifs encouragent la compréhension mutuelle, le respect, le souci des autres et la protection de la planète que nous partageons. Cela permettra de renforcer la capacité des apprenants à agir de manière responsable et créative dans un monde en constante (et rapide) évolution.

« Les technologies favorisant l’intégration ont un grand potentiel pour améliorer les questions d’accès, notamment en Afrique subsaharienne, mais nous devons former les enseignants afin qu’ils disposent des compétences nécessaires aux approches d’enseignement multimédia dans les classes, pour que l’éducation puisse évoluer et être en phase avec son époque. »

Apprenez-en plus sur la campagne #LesEnseignantsTransforment lors du Sommet sur la transformation de l’éducation.

Photo credit:  Irene Nyangoma Mugadu

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  • 29.11.2021

Cette émission radiophonique en Ouganda incite les enseignants à prendre des risques et à essayer de nouvelles idées

Ce blog est animé par STiR Education Ouganda dans le cadre du 13ème Forum de dialogue politique sur l’innovation dans les politiques et les pratiques enseignantes au service du redressement de l’éducation, qui se a eu lieu les 2 et 3 décembre à Kigali (Rwanda), et en ligne.


La pandémie de COVID-19 représente un énorme défi pour le système éducatif ougandais. Une année de fermetures d’écoles a bouleversé la vie de 10,2 millions d’enfants et de 200 000 enseignants.

La réponse initiale du pays à cette situation a principalement consisté à garantir la continuité de l’apprentissage pour tous les enfants. Cependant, les enseignants n’ont pas été impliqués dans ce processus, ce qui a vraisemblablement rendu leur soutien aux élèves moins efficace une fois les écoles rouvertes.

Les fermetures d’écoles pendant la pandémie ont également eu d’autres répercussions sur les enseignants. La COVID-19 a causé à de nombreux enseignants un stress social et émotionnel, en raison du manque de clarté entourant leurs obligations et la manière dont ils peuvent rester en contact avec les élèves pour les aider dans leur apprentissage.

Prendre la parole sur les ondes

STiR Education, une ONG internationale qui s’efforce de remotiver les enseignants et les responsables de l’éducation, a proposé une solution innovante pour l’Ouganda, qui a permis d’atténuer les répercussions de la COVID-19 sur les enseignants et le système éducatif dans son ensemble, et de les préparer à retourner à l’école.

STiR a travaillé en étroite collaboration avec de hauts fonctionnaires du ministère de l’Éducation et des Sports du pays pour mettre au point un programme radiophonique de développement professionnel continu destiné aux enseignants. Il s’agissait d’une session de 30 minutes diffusée à la radio nationale et locale toutes les deux semaines.

Les sessions étaient basées sur des stratégies d’enseignement simples mais efficaces, fondées sur des données probantes, pour aider tous les enseignants à progresser et à améliorer leur pratique. Chaque leçon était accompagnée d’un document d’une page ou d’une infographie partagée sur WhatsApp pour enrichir le contenu. STiR a également partagé les enregistrements de chaque émission avec les responsables afin qu’ils puissent les transmettre aux enseignants. De cette manière, l’ONG a veillé à ce que le plus grand nombre possible d’enseignants puissent s’intéresser au contenu.

STiR a cependant reconnu qu’il n’était pas suffisant de n’impliquer que les enseignants dans ce processus. L’ONG a donc mis en place des séances hebdomadaires d’accompagnement individualisé avec les responsables de district, dans le but de les aider à animer des conférences téléphoniques bimensuelles avec de petits groupes de chefs d’établissement afin d’examiner le contenu des leçons radiophoniques et d’élaborer des plans pour les enseignants qu’ils soutenaient. Les émissions ont ainsi touché un maximum de personnes, et cela a permis de mobiliser durablement l’ensemble du système éducatif.

Raviver la motivation

L’organisation affirme que les résultats de cette innovation ont été positifs. Les leçons radiophoniques ont inspiré les enseignants et les ont encouragés à prendre des mesures pour améliorer leur enseignement, tandis que les supports de suivi partagés sur WhatsApp ont encore renforcé leur développement professionnel.

Selon STiR, la radio présente un énorme potentiel de diffusion de l’enseignement professionnel pour les enseignants en période de fermeture des écoles et de restrictions des déplacements.

Les enseignants du programme ont appris à croire en leur capacité à créer le changement. Ils ont cultivé un état d’esprit de perfectionnement, ont appris et promu des pratiques sûres concernant la COVID-19 et ont comblé des lacunes relatives à leurs propres pratiques d’enseignement, et ce, tout en se préparant émotionnellement à leur retour dans les écoles.

Apprendre à combler des lacunes par l’enseignement

STiR Education a été heureuse d’apprendre que certains chefs d’établissement ont acheté des radios pour les salles du personnel afin de renforcer la mobilisation des enseignants. L’organisation indique qu’elle s’est également efforcée de trouver des moyens de partager des témoignages d’enseignants qui ont trouvé ces contenus radiophoniques particulièrement utiles. Par exemple, certains enseignants se réunissent en petits groupes, écoutent la leçon, puis appellent pour dire comment ils prévoient de soutenir les apprenants dans la communauté en vue de la réouverture des écoles.

Cette année, dans ses émissions, STiR a porté une attention particulière au bien-être psychosocial et socio-émotionnel des enseignants. En vue d’améliorer l’apprentissage à grande échelle de manière durable et équitable dans un monde en rapide mutation, il est possible de renforcer la résilience émotionnelle des enseignants en favorisant les sentiments de sécurité, de confiance envers les autres, d’estime de soi et d’espoir pour l’avenir.

Un juste milieu

La radio s’est avérée être un moyen rentable de diffuser des contenus de formation des enseignants dans les 40 districts et municipalités (et au-delà) dans lesquelles STiR intervient. Grâce à cette innovation, STiR a également réussi à atteindre des enseignants en dehors de ses districts d’intervention dans l’est, le centre et le nord de l’Ouganda.

Toutefois, STiR précise que tout n’a pas été facile. L’ONG s’est heurtée à deux obstacles majeurs : tout d’abord, la couverture inégale du réseau mobile a nui à la qualité des conférences téléphoniques des chefs d’établissement. L’équipe de STiR a essayé de remédier à ce problème en programmant les appels à l’avance afin que les dirigeants s’assurent de se trouver dans un endroit où la réception du réseau est bonne. Le partage de contenu via WhatsApp a également contribué à atténuer ce problème.

Deuxièmement, cette approche offrait aux enseignants peu de possibilités de collaborer et de partager des plans de développement professionnel. En réponse, STiR a proposé aux enseignants d’appeler à la fin de chaque leçon pour faire part de leurs commentaires et recevoir un retour sur leurs plans de la part de leurs collègues. STiR remarque que cela a créé un sens de la communauté et a aidé les enseignants à acquérir la confiance nécessaire pour collaborer et échanger leurs commentaires.

Pour l’avenir, l’équipe de STiR reconnaît qu’il est essentiel que la formation radiophonique réponde aux besoins psychosociaux et pédagogiques des enseignants afin qu’ils puissent, à leur tour, aider ceux à qui ils enseignent à acquérir des compétences et des connaissances, à adhérer à des valeurs et à adopter certaines attitudes. Cela peut être réalisé par des activités qui améliorent le bien-être émotionnel des enseignants ainsi que leur pratique pédagogique.

La pandémie a sans aucun doute posé de multiples défis à l’éducation dans le monde entier. L’innovation sera déterminante pour accélérer la reprise de l’éducation. STiR déclare : « Nous sommes fiers de contribuer au développement professionnel continu des enseignants en Ouganda via des émissions de radio, WhatsApp et des appels d’accompagnement professionnel individualisé hebdomadaires, notamment dans la mesure où cette initiative sera bénéfique aux personnes qui ont le plus besoin de notre aide et de notre soutien : nos écoliers. »

STiR Education participe au Forum de dialogue politique de cette année. Pour en savoir plus sur l’événement, cliquez ici.


Les désignations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’UNESCO ou de l’Équipe spéciale internationale sur les enseignants pour Éducation 2030 aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Les idées et les opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs ; elles ne reflètent pas nécessairement les points de vue de l’UNESCO et n’engagent en aucune façon l’Organisation.

Crédit photo : STiR Education Ouganda

 

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  • 27.09.2021

Élaboration d’une politique enseignante adaptée aux situations de crise : webinaire et consultation internationale

Face à l’augmentation des perturbations et des crises mondiales, il ne sera pas possible de garantir une éducation de qualité inclusive et équitable pour tous d’ici 2030 ( ODD 4) si la planification de l’éducation n’est pas adaptée aux situations de crise. Les enseignants, qui sont le facteur le plus important au sein de l’établissement scolaire pour influencer les résultats de l’élève, sont souvent en première ligne dans les situations de crise. C’est pourquoi il est impératif de donner la priorité aux enseignants, de les soutenir et de les protéger par le biais d’une politique et d’une planification de l’éducation adéquates.

En s’appuyant sur la Note d’orientation sur l’élaboration d’une politique enseignante adaptée aux situations de crise élaborée conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l’Organisation internationale du Travail (OIT) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en 2020 dans le cadre de l’Initiative norvégienne pour les enseignants (NTI), le webinaire sur les politiques enseignantes et la planification adaptées aux situations d’urgence et de déplacement qui s’est tenu le 16 septembre, a réuni des experts politiques, des représentants de pays et des enseignants pour mettre en évidence ce qui est nécessaire pour garantir une politique enseignante adaptée aux situations de crise.

Au cours d’une discussion qui a abordé les principaux aspects stratégiques du guide, les participants ont partagé les enseignements tirés des crises précédentes et actuelles, ont discuté du rôle des enseignants dans les contextes d’urgence et de déplacement, et ont plaidé pour un soutien accru des enseignants dans ces contextes.

Les déplacements créent des difficultés pour le recrutement, la formation et le déploiement des enseignants 

Si la COVID-19 a mis en lumière, à l’échelle mondiale, les difficultés auxquelles les enseignants sont confrontés lorsque la scolarité est perturbée, cette pandémie n’est qu’une des nombreuses situations de crise qui remettent en cause la continuité et la qualité de l’éducation à travers le monde. Selon le HCR (2021), fin 2020, 82,4 millions de personnes ont été déplacées de force en raison de conflits violents, de persécutions et de catastrophes naturelles.

Mme Angéline Neya Donbwa, secrétaire technique de l’Éducation en situation d’urgence au Burkina Faso, a fait écho au constat de Mme Alezuyo. Elle a ajouté qu’avec plus de 1,4 million de personnes déplacées et 2 444 écoles fermées au sein de son pays, le redéploiement d’enseignants depuis des zones ravagées par les conflits vers des villages déjà surpeuplés dans des zones plus sûres, représentait une difficulté majeure. Grace*, une enseignante déplacée originaire elle aussi du Burkina Faso, s’est exprimée sur les défis que pose l’enseignement à des enfants traumatisés. Elle a expliqué que certains de ses élèves rencontraient des difficultés à se concentrer en classe, avaient peur, ou réagissaient de manière agressive ou violente. Elle a également noté qu’au sein de sa classe, elle devait répondre non seulement aux besoins des enfants déplacés, mais aussi à ceux des enfants de la communauté du pays d’accueil.

Un soutien psychosocial et financier est primordial pour les élèves comme pour les enseignants

Un soutien psychosocial apparaît comme une dimension importante de la planification adaptée aux situations de crise. Mme Neya Donbwa a expliqué que la nécessité de recevoir cette forme de soutien avait été clairement exprimée par les communautés affectées par l’insécurité et la violence au sein de son pays. En plus d’avoir eux-mêmes besoin de soutien pour répondre aux épisodes traumatiques, les enseignants ont besoin de pouvoir faire face aux effets physiques et émotionnels de la crise sur leurs élèves. C’est ce qui a conduit l’équipe de Mme Neya Donbwa à élaborer un module pour faire face aux situations traumatiques. Ce dernier vient compléter leur formation « Safe Schools » (Écoles sûres), conçue pour préparer les enseignants aux situations de crises.  

En outre, la stabilité financière des enseignants est souvent mise à mal lors de situations de crises et d’urgence. Mme Neya Donbwa a expliqué que continuer à verser un salaire aux enseignants ayant dû fuir une zone à risques était l’une des dispositions de leur stratégie de gestion des enseignants en temps de crise. De même, Mme Alezuyo a précisé qu’en temps de crise en Ouganda, les enseignants des établissements publics avaient continué à recevoir leur salaire jusqu’à leur redéploiement. Cela n’était toutefois pas le cas des enseignants des écoles privées pendant la crise de la COVID-19, comme l’a souligné Mme Stella Turehe, une enseignante ougandaise. Mme Turehe a indiqué que les pressions financières auxquelles les écoles privées avaient été confrontées pendant cette crise avaient entraîné la fermeture de nombreuses écoles et la perte d’emploi d’enseignants.

Le respect des mesures sanitaires demande de la flexibilité et de l’innovation

Le respect des mesures sanitaires de lutte contre la COVID-19 s’est également montré difficile pour les écoles et a parfois conduit à leur fermeture complète. En Ouganda, les mesures émises par le ministère de la Santé ont limité à 20 le nombre d’élèves par enseignant. Selon Mme Turehe, les écoles des camps de réfugiés — qui ont un taux d’inscription élevé — ont eu du mal à rouvrir. Cependant, en réponse à ces mesures, des enseignants ont mis en place un certain nombre d’actions avec le soutien d’organisations non gouvernementales, parmi lesquelles la création d’un système de double vacation pour permettre la réouverture des écoles, la promotion de l’apprentissage en ligne par le biais de tablettes, et de l’apprentissage en groupe dans les communautés d’étudiants réfugiés.

De plus, les enseignants ont également fait preuve d’innovation pour soutenir l’ensemble de la communauté scolaire pendant la crise de la COVID-19 en Ouganda. Ils ont organisé des campagnes promouvant le retour à l’école, mis en place des comités pour établir des liens avec les apprenants et les parents, créé des clubs d’étudiants et offert des conseils aux adolescents.

L’importance des mécanismes de communication et de consultation

Les mécanismes de communication et de retour d’information des enseignants sont essentiels afin de s’assurer que les décideurs politiques sont suffisamment informés des conditions en évolution constante qui caractérisent les situations de crise. Mme Alezuyo a expliqué qu’il existe différents niveaux de communication entre les décideurs politiques, les enseignants et les communautés de son pays. Elle a précisé de quelle manière ces niveaux sont propices à la planification d’une éducation adaptée aux situations de crise. Le système d’information sur la gestion des enseignants recense les niveaux de formation et d’expérience, ce qui facilite le déploiement des enseignants et une planification efficace pendant les crises. La communication au niveau de l’établissement scolaire et de la communauté s’est adaptée, y compris par le biais de téléphones portables, de radios et de plateformes de réseaux sociaux.

Consultation pour un nouveau module sur la politique enseignante adaptée aux situations de crise.

Le webinaire a par ailleurs lancé une consultation internationale afin de développer un nouveau module sur la politique enseignante et la planification adaptées aux situations de crise qui vient compléter le Guide pour l’élaboration d’une politique enseignante rédigé par l’Équipe spéciale internationale sur les enseignants pour Éducation 2030. 

Le projet de module est disponible pour commentaires et suggestions d’études de cas au lien ci-dessous.

https://docs.google.com/document/d/1NC8h2fNfjYj3CxSI2jkQWOYjy2v5Zz1N/edit

Veuillez envoyer vos commentaires et suggestions avant le 1er octobre à sm.richter@unesco.org.


*Pour des raisons de sécurité, ce nom a été modifié.

Crédit photo : HCR/Eduardo Soteras