De près ou de loin en tant qu’équipe : travailler ensemble pour obtenir de meilleurs résultats
L’esprit TEAM (Together Everyone Achieves More, Travailler ensemble pour obtenir de meilleurs résultats) est au cœur de ma philosophie de l’enseignement et de l’apprentissage. Au cours de mes 18 ans de carrière, j’ai remarqué que l’esprit TEAM a suscité chez les apprenants un sentiment d’appartenance à leur communauté d’apprentissage, fondamental pour leur épanouissement social, affectif et cognitif.
Pendant la crise du COVID-19, le maintien de l’esprit TEAM a contribué de manière essentielle à la continuité de l’enseignement.
L’esprit TEAM à distance
Connexion de la communauté professionnelle
Dès le début de la crise du COVID-19, le personnel des établissements scolaires s’est rapidement mobilisé. Tout le monde y a mis du sien pour soutenir la transition vers l’apprentissage à distance. Dans un premier temps, des livres Google ont été mis à la disposition de tous les enfants qui les ont emportés chez eux pendant la durée de la crise ; par ailleurs, des séances de perfectionnement du personnel ont permis aux enseignants de se familiariser avec l’enseignement en ligne à l’aide de Google Classroom. Avec le confinement, les séances en ligne ont remplacé les séances initiales en face à face. La force de notre communauté professionnelle s’est manifestée dès le début : les collègues s’entraidaient pour amorcer la transition, maîtriser les nouveaux outils éducatifs et trouver la manière de soutenir l’enseignement à distance. Parmi les applications de Google utilisées par les enseignants figurent Google Classroom, Google Meet et JamBoard. Dans Google Classroom, les formulaires Google servent de supports aux questionnaires ; les vidéos et les activités interactives en ligne relatives à l’enseignement comme EdPuzzle, Legends of Learning, ABCYa et YouTube ont aidé les apprenants à se familiariser avec les contenus.
Les réunions hebdomadaires du personnel via Google Meet ont été très utiles pour promouvoir le bien-être du personnel et des enseignants, qui ont pu partager leurs inquiétudes et leurs réussites, obtenir les mises à jour de Google Education, et se préparer pour la semaine suivante. Ces réunions m’ont fait comprendre l’importance que revêt le maintien de relations étroites au sein de la communauté professionnelle afin de garantir la continuité de l’enseignement et de l’apprentissage.
La formation professionnelle était disponible dans les établissements et au niveau des districts. Le directeur de la technologie et des médias de notre établissement et le spécialiste de l’intégration des technologies à l’échelle du district ont fourni un soutien pédagogique individuel et en petits groupes portant sur différentes technologies via Zoom et Google Meet. J’en ai bénéficié directement, apprenant à utiliser Flipgrid, Screencastify et Google Slides pour intégrer les animations en volume dans ma programmation.
L’un des points forts de cet appui à la formation professionnelle est l’ouverture à l’égard des intérêts personnels. Le spécialiste de la technologie au niveau du district a immédiatement adhéré à mon projet de forum destiné à la communauté d’apprentissage professionnel du district et y a donné suite en créant un forum pour les enseignants de l’école élémentaire. Cet espace favorise l’entraide, les débats spécialisés et le partage d’expériences pratiques.
Construire la communauté en établissant des liens avec les parents
J’ai eu recours à la technologie pour établir des liens TEAM avec les parents. Cette démarche a surtout consisté à aider les parents à se familiariser avec le nouvel environnement d’apprentissage et à s’y intéresser. Les parents peuvent me contacter pour me transmettre leurs retours, me poser des questions et résoudre leurs dilemmes en « visitant » Google Classroom à l’aide de courriers électroniques réguliers et de séances tenues en temps voulu dans Google Meet. Les parents sont devenus « membres des classes » dans Google Classroom et ClassDojo, où ils peuvent suivre l’activité de leurs enfants et consulter le dossier de leur travail. « La collaboration étroite entre les enseignants, les parents et les enfants a contribué de manière déterminante au succès de l’apprentissage en ligne.
Rien de mieux que la routine : maintenir le contact avec les élèves
La mise en place d’un cadre TEAM avec les enfants a contribué de manière essentielle à garantir la continuité de leur apprentissage. La routine a joué un rôle important. Les enfants accèdent à leur programme quotidien et aux activités des leçons dans Google Classroom. Chaque matin, nous commençons par une réunion, qui reprend de nombreux éléments de nos sessions initiales habituelles de 30 minutes en salle de classe. Par ailleurs, ClassDojo s’est avéré être une ressource précieuse pour maintenir l’accent sur le travail en commun. Je peux vérifier les présences, partager des vidéos à l’appui des thèmes en rapport avec l’apprentissage social et affectif, fournir des incitations positives et créer les dossiers des élèves. Toutes ces activités reflètent celles auxquelles les enfants étaient habitués en salle de classe, ce qui les a aidés à maintenir le sentiment d’appartenance à leur classe.
À l’échelle de l’établissement, nous avons mis au point un programme d’informations quotidiennes, écrites et présentées par le professeur d’éducation physique. Ce programme a maintenu le rituel du début de journée dans l’établissement, comme la communication des anniversaires du jour, la délivrance de certificats, et les prières et le serment d’allégeance au drapeau dirigés par les élèves de sixième année. Le programme d’informations quotidiennes présente les photos envoyées par les enfants, témoignant des activités auxquelles ils ont participé et du travail qu’ils ont effectué. Ces moments de partage sont précieux et renforcent notre cohésion en tant que communauté.
Une autre manière d’enseigner
Il est indéniable que la crise a stimulé ma créativité, mon sens de l’innovation et mes approches modulables. Elle a mis en lumière l’importance de la continuité de la formation professionnelle. La mise en pratique de l’apprentissage à distance des enfants ne s’est pas faite à la légère – garantir l’inclusion des aspects sociaux et affectifs ; s’assurer que les enfants sont connectés en tant qu’apprenants ; et tenter d’introduire de nouveaux concepts et outils qui ne facilitent pas toujours les pratiques essentielles à l’apprentissage des enfants, demandent de la résilience, des réflexions constantes et une disposition à toujours « faire une nouvelle tentative » !
Wendee White
Enseignante de cinquième année du primaire, Syracuse, NY, États-Unis
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Cet article s’inscrit dans la campagne #RecitsdEnseignants de l’Équipe spéciale sur les enseignants, conçue pour mettre en avant les expériences des enseignants qui travaillent chaque jour pour que leurs élèves puissent continuer à bénéficier d’une éducation de qualité en dépit de la pandémie de COVID-19. Pour participer, consultez notre page Web dédiée.
L’enseignement en ligne pendant la crise du COVID-19
J’enseigne la physique à l’école secondaire (9e-12e années) depuis vingt-cinq ans et pendant tout ce temps j’ai toujours fait en sorte de partager et de publier ce que je fais avec mes élèves pour produire des exemples et des idées pouvant être utiles à mes collègues enseignants et à leurs élèves. La façon la plus simple de partager est de tout mettre en ligne afin que les élèves et les autres enseignants puissent accéder à ces ressources à tout moment. Que ce soit avoir en présentiel, avec des élèves dans une salle de classe, ou pour enseigner un cours en ligne, ce que j’ai fait avec l’Université Northwestern, les plates-formes Internet sur lesquelles télécharger des ressources d’enseignement et d’apprentissage ont toujours été un élément de mon travail d’enseignant et je recommande à tous les enseignants d’adopter cette approche si la technologie est disponible. Bien que je ne me sois jamais trouvé dans une situation telle que nous sommes aujourd’hui à cause de la crise du COVID-19, où les enseignants ont dû mettre en ligne leur matériel d’enseignement afin que leurs élèves puissent y accéder, la transition a été minime pour moi, puisque je suis déjà organisé pour l’enseignement et l’apprentissage en ligne.
Il existe de nombreuses plates-formes en ligne qui permettent de télécharger les ressources du travail en classe, ainsi que des plates-formes de visioconférence que l’on peut utiliser pour organiser des cours en direct avec les élèves ou des réunions avec des collègues. Grâce à la technologie, nous pouvons faire en sorte que l’apprentissage à distance se rapproche autant que possible d’un cours en présentiel. Les matériels de classe quotidiens sont téléchargés à l’intention de mes élèves sur une page Web Google connectée au site Web de mon école. Pour chaque classe, j’ai créé des dossiers distincts afin que les élèves puissent accéder aux matériels appropriés. Je tiens également depuis des années un blog de classe séparé. Il s’agit d’un outil normal que les élèves sont habitués à consulter puisque de nombreux billets sont inspirés de recommandations émises par eux, qu’ils veulent partager avec tout le monde. Sur le blog, j’ai créé différentes pages dédiées à différentes activités et ressources que les élèves trouvent utiles et intéressantes. Par exemple, avant l’ère de la Khan Academy et des travaux pratiques en ligne de type « how to », j’avais déjà réalisé des vidéos Screencast de la plupart des sujets qui sont couverts dans mes cours de physique et j’avais créé une bibliothèque en ligne contenant plus de 100 vidéos à l’intention des élèves. La création de ces vidéos répondait auparavant à un double impératif : que les élèves aient accès à une ressource en dehors de l’école, lorsqu’ils font leurs devoirs et qu’ils ont besoin de revoir les matériels à leur propre rythme ; et que si un élève est absent un jour, je puisse lui indiquer la vidéo appropriée pour qu’il puisse voir ce que nous avons fait en classe sur ce sujet. On constate aussi que le nombre de vues augmente avant les examens, lorsque les élèves révisent les sujets pertinents. Toutes les vidéos sont stockées sur YouTube, et elles sont publiques afin que chaque élève ou enseignant puisse les utiliser.
Dans la situation actuelle, je poste des liens vidéo que les élèves peuvent regarder avant (c’est-à-dire en classe « inversée ») ou après un cours en ligne. Mon outil de visioconférence préféré est Zoom. Les enseignants peuvent ouvrir un compte Zoom gratuit qui autorise des sessions de 40 minutes. Les élèves n’ont pas besoin d’avoir un compte Zoom, seulement d’un lien que l’enseignant peut publier sur une page Web ou envoyer par courriel aux élèves. J’enregistre chaque cours, je charge la vidéo sur YouTube, puis je partage avec les élèves sur le blog de la classe. Si un élève est absent ou qu’il a besoin de réviser un cours, il peut le visionner à sa convenance. Sur un site Web de classe, les enseignants peuvent publier des séries de devoirs, des travaux pratiques, des feuilles d’exercices, des devoirs, des ressources d’aide, des articles et toute autre vidéo ou site Web. Les élèves m’envoient des questions par courriel ou ils peuvent organiser des groupes d’étude virtuels par le biais de salons de discussion, de documents Google partagés, de Facetime, Zoom ou Skype ; ils peuvent aussi s’appeler par téléphone. Je crée une feuille Google Sheets pour chaque groupe d’élèves pour leur permettre de partager des questions sur les matériels, mais aussi les nouveautés qu’ils testent pendant leur temps libre, tout en étant confinés : il faut insister sur la santé mentale et émotionnelle des élèves, parce qu’ils vont se sentir isolés et l’école leur manquera ! Ne PAS les submerger de travail, cette situation est nouvelle pour eux aussi.
J’ai la chance que mon école ait mis en place d’excellents soutiens pour aider tous les enseignants et les élèves à faire cette transition vers l’apprentissage en ligne. Nous avons un personnel dédié qui nous offre de nombreuses options en ligne et forme le personnel sur la façon d’utiliser la technologie. Nous avons des réunions de département sur Zoom pour partager ce que nous faisons avec nos classes et des groupes de courriels et de SMS pour chaque discipline, afin que les enseignants puissent se soutenir les uns les autres. Le meilleur conseil que je puisse offrir est d’instaurer une bonne communication avec les collègues et les élèves : écoutez tout le monde et apprenez, demandez aux élèves de réagir. Ce sont les élèves qui comptent - ils reçoivent des présentations différentes de différents enseignants, et ce sont eux qui vous diront ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas, si vous leur posez la question ! Nous devons être à l’écoute des élèves afin de mieux les servir.
Mark Vondracek
Mark Vondracek a été finaliste du Global Teacher Prize de la Fondation Varkey.
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Ce blog fait partie de la campagne #RécitsdEnseignants de l’Équipe spéciale internationale sur les enseignants, créée pour mettre en avant les expériences des enseignants travaillant chaque jour pour s'assurer que leurs élèves continuent de bénéficier d'une éducation de qualité malgré la pandémie de COVID-19. Les modalités de participation sont disponibles sur notre site.
Utiliser l’art pour aider les adolescents à faire face au COVID-19 - #RécitsdEnseignants
J’enseigne l’anglais et les arts du théâtre dans le secondaire, à des élèves âgés de 14 à 18 ans de la région de South Los Angeles, en Californie (États-Unis) et je travaille dans le domaine de l’éducation depuis près de 14 ans. Notre établissement est passé le 17 mars 2020 à un enseignement à distance, avec la suspension des cours en face à face. Le mardi, les élèves sont restés chez eux, après avoir passé la journée du lundi à recevoir des informations des enseignants sur ce qu’on allait sans doute attendre d’eux. Malheureusement, les enseignants ne connaissaient pas vraiment ces attentes. Ce n’est que maintenant, au bout de deux semaines, que nous commençons à mieux comprendre les différences de nomenclature liées à l’apprentissage en ligne.
La « suspension des cours en face à face » signifie que les apprenants suivent un enseignement par le truchement de plates-formes et de systèmes de gestion en ligne, tandis que la « fermeture de l’école » signifie qu’ils restent chez eux sans que l’on attende quoi que ce soit d’eux en termes académiques ou scolaires. Certains districts des États-Unis ont opté pour la fermeture complète des écoles, invoquant des soucis d’équité pour motiver leur décision. Un nombre beaucoup plus important d’écoles a cependant choisi de poursuivre « l’enseignement » par le biais de mesures d’apprentissage à distance.
À l’instar de nombreux enseignants à travers le monde nous avons dû, en moins de 24 heures, ajuster, modifier le programme d’enseignement et nous familiariser avec les outils numériques pour que les élèves, dès le mercredi matin, puissent continuer à recevoir leur enseignement habituel. Pour toute personne extérieure à notre district, il semblerait que nous ayons réussi en une vingtaine d’heures à assurer la transition de près de 6 000 élèves et de plus de 300 enseignants vers l’apprentissage en ligne. Certes, à bien des égards nous avons réussi à le faire, mais la vérité est que dans l’ensemble cela a représenté un échec massif.
Collectivement, la société et les gouvernements – locaux, des états et fédéral – n’ont pas répondu aux besoins des enfants et des parents. Pour être clair, cet échec n’est pas imputable aux éducateurs. Nous travaillons sans relâche, au mépris de notre propre santé ou des besoins de nos familles, à servir les intérêts de nos élèves en leur offrant une certaine stabilité. Aux États-Unis, nous sommes encore dans l’attente de directives fédérales concernant les préoccupations liées à l’enseignement en ligne. Dans l’État de Californie, certains matériels et ressources ont commencé à parvenir aux juridictions locales. Cependant, en tant que profession, nous restons largement dans l’ignorance de ce qui est juste et équitable.
Pour être sincère, cette transition a été difficile pour moi, sur le plan émotionnel et mental. J’ai l’impression de travailler plus de 14 heures par jour pour m’efforcer de maintenir le contact avec mes 140 élèves, veiller à ce que les matériels et les ressources soient accessibles et à ce que les attentes soient claires pour tous les apprenants. Bien que je sache que cela n’est ni sain ni durable, je continue à le faire pour plusieurs raisons. Premièrement, mes élèves se sentent tout aussi déphasés que moi et ils partagent ma frustration. Deuxièmement, j’ai pris l’engagement envers les élèves d’être toujours présente pour eux, au mieux de mes capacités. Troisièmement, la seule façon de surmonter cette pandémie mondiale est d’avancer tous ensemble. Enfin, il est essentiel de changer d’optique : même si cette situation est difficile pour moi, ma famille et mes élèves, je dois avoir de la reconnaissance vis-à-vis de tout ce à quoi j’ai encore accès. Plus important encore, je dois montrer l’exemple aux élèves.
Il est essentiel de changer d’optique
En tant qu’éducatrice des arts, j’ai le privilège de constater l’impact positif des beaux-arts sur les résultats scolaires des apprenants, sur leur bien-être socio-émotionnel et sur le développement de leur caractère. [Pour plus d’informations sur l’impact des arts sur les jeunes, consultez le rapport Otis.] J’ai la possibilité de côtoyer les élèves en dehors des cours ; nous organisons des spectacles, nous nous rendons à des événements communautaires, nous faisons des sorties sur le terrain et nous participons à des festivals. Ces sorties me donnent une vision claire de ce qui se passe dans la vie de mes élèves, leurs réflexions et leurs sentiments. Nos relations sont bâties sur des liens solides. Tous les matins, je les accueille à la porte de la classe et je m’assure de leur état émotionnel. Ne pas être en mesure de le faire a été pour moi une source de grande peine et de stress.
Pour de nombreux élèves, l’école est un refuge. J’ai grandi dans la communauté où je travaille. Plusieurs familles sont confrontées quotidiennement à des problèmes d’équité : expériences négatives dans l’enfance, traumatismes, pénurie alimentaire, absence de travail ou de logement et autres soucis qui interrompent l’apprentissage d’un enfant. Pour mes élèves, cette pandémie mondiale accentue – et aggrave – toutes ces préoccupations. Les parents perdent leur emploi. La pénurie alimentaire est en hausse à cause des achats de panique dans les communautés. Il devient de plus en plus difficile de conserver son logement quand le salaire n’arrive plus. Les élèves qui sont régulièrement confrontés à des traumatismes émotionnels, mentaux et physiques – ceux qui bénéficieraient de services grâce à l’école – sont maintenant livrés à eux-mêmes. Qu’en est-il de ceux qui ont des difficultés d’apprentissage diagnostiquées comme la dyslexie ou les troubles du spectre autistique ? L’enseignement à distance les prive de leurs soutiens et de leurs routines. Certains élèves n’ont pas accès à Internet et même s’ils veulent continuer à étudier, ils ne le peuvent pas.
Il est pourtant essentiel de changer d’optique. Je reconnais que la situation est beaucoup plus catastrophique pour de nombreux éducateurs et élèves à travers le monde. Nous perdons des proches et le temps du deuil semble nous échapper puisque que nous restons séparés par l’espace. Mes élèves et moi-même ne perdons pas de vue la souffrance des amis et des collègues à travers le monde, puisque nous œuvrons à être en empathie avec nos pairs du monde entier.
Ces pensées, et bien plus encore, m’obsèdent. Je pleure lorsque l’émotion me submerge, car je n’ai pas de solutions claires. J’adore mes élèves. Mes élèves me manquent. Je voudrais posséder le pouvoir de réparer tout cela d’un simple claquement de doigts. Je prépare mes cours, mais le travail scolaire semble sans importance quand je considère ce que vivent tous mes élèves. Comment combler des écarts d’équité qui étaient déjà massifs et sont exacerbés aujourd’hui par le COVID-19 ?
Dans les moments de lucidité, je me souviens que l’art possède le pouvoir incroyable de combler les inégalités et d’offrir aux jeunes des débouchés socio-émotionnels. L'intégration des arts, lorsqu’elle est inscrite dans le programme d’enseignement, a le pouvoir de soutenir de façon exponentielle la croissance scolaire des apprenants. Dans ce cas, comment puis-je intégrer les arts dans l’apprentissage à distance ?
10 façons d’assurer la continuité artistique en plein COVID-19
Voici quelques suggestions formulées avec l’aide de mes élèves en théâtre sur la façon dont vous pouvez utiliser l’art comme outil d’apprentissage alors que nous pratiquons la « distanciation sociale » :
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Plates-formes des réseaux sociaux - Si vous êtes autorisé à le faire, encouragez les enseignants et les élèves à créer des comptes appropriés pour l’école sur des plates-formes comme FlipGrid ou Tik Tok. Les élèves ont des façons incroyablement novatrices d’exploiter les réseaux sociaux pour échanger leurs idées. Cela permet également aux apprenants de rester connectés dans un contexte de distanciation physique.
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Diffusion en direct - Envisagez d’utiliser des plates-formes comme Twitch, YouTube, Facebook ou Instagram pour mettre en place la diffusion d’un cours en direct. Pour accroître l’intérêt, pensez à installer des accessoires ou des toiles de fond. Pour alléger la charge de travail, proposez à un collègue d’enseigner ensemble un cours en direct.
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Films - Proposez aux élèves un sujet intéressant et laissez-les créer un court métrage, une animation ou un documentaire. Ils peuvent ensuite télécharger leur film sur un service de « cloud » et le partager avec leurs pairs. Vous pourriez même envisager d’utiliser une plate-forme de réseau social pour publier le travail des élèves. C’est le moment idéal pour que les jeunes enquêtent sur l’histoire de leur famille.
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Podcasts - Dans le même ordre d’idées, encouragez les élèves à créer un podcast ou un enregistrement audio sur une question qu’ils auront étudiée. Aux États-Unis, la chaîne de radio publique nationale National Public Radio a une excellente ressource dans ce domaine.
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Collaboration - Encouragez les élèves à organiser leurs propres visioconférences pour continuer à travailler sur des projets en commun avec leurs pairs. Voici un tutoriel qui s’adresse aux parents et aux élèves.
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Conception graphique - Utilisez des plates-formes comme Canva pour concevoir de splendides graphismes adaptés à différents styles de projets et de cours. Canva facilite l’édition et le partage. C’est un excellent outil pour les enseignants et les élèves.
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Applications de numérisation de photos - Demandez aux élèves et aux parents de télécharger une application de numérisation gratuite sur leur appareil mobile pour pouvoir prendre facilement des photos de dessins ou de travaux écrits.
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Applications de dessin - Demandez aux élèves et aux parents de télécharger une application de dessin sur leurs appareils mobiles, telle qu’Adobe ou Autocad, pour créer des œuvres numériques qu’ils pourront facilement partager ou publier.
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Faites de la musique - Créez des nouvelles pièces musicales à l’aide de programmes comme Garage Band ou toute application mobile gratuite. Demandez aux élèves de partager leur musique entre eux et de s’encourager mutuellement.
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Literature - Gardez à l’esprit que l’écriture est un art. Encouragez les élèves à écrire des poèmes, des récits, etc. Publiez leurs œuvres avec les outils qui vous sont accessibles, qu’il s’agisse de médias sociaux ou d’un simple courriel.
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BONUS: les LEGO ou les briques de construction sont parfaits pour concrétiser un grand nombre d’idées de projets. En tant que professeur de théâtre, je pourrais demander aux élèves de créer des répliques ou des maquettes de scène. Encouragez les élèves à alléger la charge des collecteurs de déchets en recyclant des articles ménagers pour créer des modèles et des diagrammes. Si vous êtes à la recherche de listes plus complètes dans le domaine des arts du théâtre, explorez cette ressource développée par le Dr Daphnie Sicre de l’Université Loyola Marymount à Los Angeles.
Nous y arriverons, à condition d’être présents les uns pour les autres
L’avenir est incertain. Les éducateurs reconnaissent que les élèves ne réussissent pas bien, qu’il s’agisse de suspension des cours en face à face ou de fermeture des écoles. Là où j’enseigne, les élèves de la dernière année du secondaire sont dans un processus de deuil. La semaine dernière, j’ai demandé à mes élèves comment ils se sentaient. Leurs réponses ont été très émouvantes. Un élève a dit : « J’ai l’impression que tout ce pour quoi j’ai travaillé si dur au cours des quatre dernières années, tous ces cours, ne sert à rien. Tout ce stress pour avoir sans cesse de bonnes notes et postuler à l’université. À quoi bon ? »
L’achèvement de la scolarité dans le secondaire est un moment délicat, d’autant plus pour les jeunes confrontés à des obstacles insurmontables et à des expériences d’enfance traumatisantes. Nos jeunes vont bientôt arriver à l’âge adulte et ils sont privés maintenant de souvenirs qui les auraient accompagnés tout au long de leur vie. Le bien-être socio-émotionnel est aussi important, sinon plus, que les résultats scolaires. Depuis le 17 mars, je ne cesse de me demander ce que je pourrais faire de plus.
À travers le monde, les éducateurs se regroupent pour se soutenir mutuellement dans cette épreuve, comme je ne l’avais jamais vu auparavant. C’est beau et impressionnant, mais le volume des ressources peut devenir pesant. Nous pouvons œuvrer à gérer l’anxiété suscitée par le volume de matériels partagés en ligne. Nous pouvons continuer d’encourager l’innovation et la créativité et de reconnaître que les élèves sont des partenaires de réflexion dans ce travail. De même, les enseignants, les parents et les autres membres de la communauté doivent continuer à s’appuyer les uns sur les autres.
Nous nous en sortirons, tant que nous nous prendrons soin les uns des autres.
En attendant, consultez cette série de dessins « Comment transformer votre maison en école, sans y laisser votre santé mentale », How To Turn Your Home Into A School Without Losing Your Sanity (NPR)
Estella Owoimaha-Church
Estella Owoimaha-Church a été finaliste du Global Teacher Prize de la Fondation Varkey.
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