Quand la vie personnelle devient professionnelle : Le vécu des éducateurs syriens réfugiés

Les enseignants jouent un rôle central dans le soutien aux élèves dont la vie a été perturbée par la crise, mais sont souvent eux-mêmes des réfugiés. Cet article explore l’influence du statut d’enseignant sur l’expérience de réfugié et, inversement, l’influence du statut de réfugié sur le rôle d’enseignant.

Il dresse le portrait de deux éducateurs syriens réfugiés au Liban qui s’emploient à instruire des élèves réfugiés. L’auteur constate que ces deux éducateurs peinent à concilier leurs obligations d’enseignement avec les réalités de la vie de réfugiés. Alors que selon les cadres mondiaux  les éducateurs réfugiés ont le pouvoir de préparer une nouvelle génération d’étudiants syriens, ces éducateurs se sentent impuissants face aux barrières sociales, économiques et politiques auxquelles ils se heurtent au Liban. Dans leur vie personnelle, ils luttent contre le désespoir et l’épuisement psychologique, alors même qu’on attend d’eux (et qu’ils attendent d’eux-mêmes) qu’ils insufflent de l’espoir et du dynamisme dans leurs classes. Bien que ces éducateurs se réjouissent de pouvoir retrouver une identité professionnelle, leur travail leur laisse souvent un sentiment de frustration et de défaite. Ces résultats confirment la nécessité d’améliorer le soutien apporté aux enseignants réfugiés.