Formation initiale à l’enseignement des bases de la lecture et de l’écriture. Nicaragua
Le présent document entend identifier les forces et les faiblesses de l’actuel cursus de formation initiale des instituteurs de primaire au Nicaragua. Il s’appuie pour ce faire sur les données scientifiques disponibles concernant les connaissances et les compétences à maîtriser pour enseigner la lecture et l’écriture.
L’étude se proposait de répondre à l’interrogation suivante : le cursus de formation initiale des enseignants est-il cohérent avec les dernières données dont nous disposons sur les mécanismes d’apprentissage de la lecture chez les enfants, ainsi que sur les connaissances et les compétences essentielles à maîtriser par les instituteurs pour assurer un enseignement efficace de la lecture ? Elle analyse, à la lumière des données probantes existantes, les forces et les faiblesses de l’actuel cursus de formation initiale des futurs instituteurs et expose les principales différences entre ce dernier et le contenu recommandé pour former les instituteurs à l’enseignement des bases de la lecture et de l’écriture.
Les conclusions du rapport indiquent que le programme de formation initiale actuellement en vigueur ne permet pas aux futurs instituteurs d’acquérir l’ensemble des connaissances et des compétences préconisées pour l’enseignement de la lecture et l’écriture, au regard des données probantes disponibles en la matière. En effet, le programme actuel n’aborde pas les notions de neuroscience liées à l’apprentissage des bases de la lecture et de l’écriture, la question de l’environnement d’apprentissage, le bilinguisme, la conscience logographique, le principe alphabétique, ou encore la fluidité de lecture. Parmi les principales lacunes du programme, le rapport met également en évidence l’absence d’approche pédagogique claire pour l’enseignement des bases de la lecture et de l’écriture. La formation semble en effet privilégier une approche linguistique traditionnelle, qui diffère de l’approche constructiviste recommandée. Par ailleurs, le programme en vigueur traduit une vision réductrice de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, l’accent étant mis sur le développement graphomoteur et le déchiffrage, au détriment de la compréhension et du renforcement des capacités d’expression orale.